L’accès à l’éducation n’est pas garanti aux enfants de certaines zones de la province du Nord-Kivu. Cela suite à la situation sécuritaire tendue dans certains territoires de cette province située dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, où depuis plus d’une décennie, la guerre a élu domicile.
C’est ce qui constitue un grand danger pour la nation, pense Bangaghe Reagan, défenseur des droits des enfants au Nord-Kivu et président honoraire du parlement d’enfants Butembo-Lubero. Lors de son entretien accordé à Beroya Fm le lundi 03 juin 2024 dernier, premier jour de passation de l’Examen National de Fin d’Etudes Primaires (ENAFEP) sur toute l’étendue du territoire national congolais, celui-ci a révélé que dans certaines zones du Nord-Kivu, notamment en territoire de Beni, suite à l’activisme de l’ADF un mouvement terroriste qui perpetre des massacres contre les civils dans cette partie, mais aussi en territoires de Rutshuru et Masisi sous emprise des rebelles M23, certains écoliers ont eu du mal à participer à ces épreuves, suite à l’insécurité y devenue grandissante.
Pendant que certains sont déplacés et ont passé cet exercice scolaire dans un climat humanitaire très calamiteuse dans leur milieu de refuge dans les agglomérations supposées sécurisées comme Butembo, Beni-ville, Lubero et dans la ville de Goma pour ne citer que cela, les autres ont quant à eux, renoncé au chemin de l’école vu la précarité de la situation sécuritaire dans leurs entités et dont les parents n’ont plus de moyens pour continuer à subvenir complètement aux besoins de leurs enfants, en titre d’exemple la scolarité ou les éléments y relatifs, s’est alarmé Bangaghe Reagen.
Celui-ci plaide pour la paix au près des autorités, en vue de permettre aux enfants du Nord-Kivu d’avoir suffisamment et haisement accès aux études, car selon lui, le développement de la nation dépend de leur bonne éducation scolaire. S’agissant des conséquences liées à l’insécurité contre les enfants, il en énumère les plus majeurs dans la région.
» On risque d’assister à une baisse du taux des enfants qui vont quitter l’école primaire vers l’école secondaire, ce qui constitue un défi pour notre pays bien-sûr, dans le cadre des objectifs de développement durable ODD, aussi pour le peu d’enfants qui vont devoir aller vers le niveau secondaire, ils vont traverser avec des vides et ces vides vont les accompagner et même dans toute leur vie, s’il n’ya pas de mécanisme de récupération spécifique de ces enfants, une autre conséquence est que ça les expose de plus en plus à la manipulation par des groupes armés, avec tout ce qui y’a comme découragement, avec tout ce qui a comme délaissement par le gouvernement congolais, et bien ces enfants sont exposés à être révoltés, à se donner à travailler au bénéfice de l’ennemi ou u bénéfice des groupes armés qui sont dans la région », a martelé cet acteur de protection des enfants.
Pour lui, la place de ces derniers n’est pas dans les groupes armés, c’est plutôt à l’école. C’est pour y préparer leur avenir, pour y jouir de leur droit à l’éducation et pour pouvoir être responsable dans les jours à venir. Cet ancien patron du parlement d’enfants Butembo-Lubero, recomende au gouvernement congolais de prendre ses responsabilités en main, tout en prenant la question de l’éducation comme bel et bien une priorité car cela dépend de la sécurité. Il estime que la situation sécuritaire aussitôt rétabli, les enfants pourront bénéficier pleinement de leur droit à l’éducation tel que prescrit dans les textes légaux tant nationaux qu’internationaux.
Il sied de signaler que dans la province du Nord-Kivu, plusieurs enfants élèves ou écoliers sont en déplacement de leurs milieux habituels et étudient dans des conditions critiques liées à leur mode de vie hérité de la guerre dans la région.
Kaleru Samuel