Dans une conférence de presse tenue ce mardi 19 décembre, la Fédération des Organisations des Producteurs Agricoles du Congo, au Nord-Kivu, rappelle qu’actuellement, avec la multitude de groupes armés dans la province, surtout avec l’avènement du M23, les paysans sont devenus de plus en plus vulnérables. Kanyere Sivitwa Annette, chargée de plaidoyer au sein de l’organisation, déclare :
« Plusieurs personnes, en majorité des agriculteurs, craignant pour leur vie, fuient leur territoire. Aujourd’hui, ils ont des difficultés pour accéder à leurs champs. Ils se sont concentrés dans des milieux urbains loin de leurs centres agricoles. Certains qui prennent le courage d’entrer dans leurs champs paient entre 5 mille francs et 5 dollars selon les groupes armés qui contrôlent la zone. »
La FOPAC va loin en dénonçant les tracasseries dont sont victimes les agriculteurs. Que ce soit du côté de la force loyaliste ou du côté de l’ennemi, il y a des barrières illicites pour rançonner la paisible population :
« À titre illustratif, seulement sur la route Sake-Kanyabayonga, on retrouve plus de 20 barrières qui font payer non seulement les véhicules mais aussi des motos, dont le montant à verser varie entre 20 et 50 mille francs congolais. D’autres perceptions particulières sont observées lors de l’évacuation de la production agricole par des services étatiques opérationnels sur des barrages routiers qui n’ont aucune référence légale. »
La FOPAC recommande au gouvernement congolais de rétablir l’autorité de l’État dans le milieu rural pour que les citoyens travaillent tranquillement leurs champs. La conséquence actuelle est que la pomme de terre consommée à Goma est importée de Mwalwi et le haricot de la Tanzanie. Ceux qui en souffrent sont les producteurs locaux, ajoute la même organisation.
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