Plusieurs personnes se sont rassemblées ce lundi 11 mars au Stade de l’Unité ici à Goma. C’était pour signer une pétition qu’elles comptent déposer aux autorités nationales, provinciales et urbaines afin de dénoncer, selon elles, la spoliation des cimetières Gabiro et ITIG dans la ville de Goma. Ces individus affirment avoir inhumé leurs proches dans ces endroits depuis quelque temps et considèrent comme inacceptable que les tombes en ces lieux soient menacées d’être profanées en violation des principes légalement reconnus. Quelques-uns se sont exprimés en ces termes :
« Ces individus sont en train de préparer cet endroit afin que, lorsque le cimetière de Makao sera totalement occupé, ils commencent à vendre ces emplacements à un prix plus élevé qu’à ce jour. Nous disons non, nous allons sortir et informer ces autorités pour qu’elles comprennent que ce qu’elles font est inacceptable. Que justice soit rendue, nous devons apprendre à respecter nos morts. »
« Cela fait un bon moment que nous assistons à des profanations des cimetières à Gabiro. Selon les informations que nous avons, cela va s’étendre au niveau de ITIG. Nous disons non à cela. Nous devons vivre dans une société où il y a des limites. »
Depuis samedi dernier, une image a circulé sur les réseaux sociaux montrant un bulldozer déplaçant une tombe au niveau de Gabiro ici à Goma. Des internautes se sont indignés, affirmant qu’il s’agissait d’une profanation de ces lieux où reposent plusieurs personnes. Dimanche, quelques jeunes de Goma et de Nyiragongo ont effectué une descente au niveau des cimetières Gabiro, Makao et ITIG à Goma pour se faire une idée précise de la situation sur le terrain. Kambere Muyisa, dit Lumumba, était parmi eux et il affirme que Gabiro et ITIG ne sont pas encore spoliés jusqu’à présent. Il témoigne :
« Après notre visite au cimetière de ITIG, nous avons constaté que c’était simplement la volonté de la famille de Muzee Skatenda de vouloir déplacer leurs proches et les enterrer au cimetière de Makao. Cela n’a rien à voir avec la spoliation et la destruction des tombes au niveau de ITIG. Les gens doivent cesser de répandre de fausses alertes. Même s’il y a de mauvaises politiques visant à spolier ITIG, ces cas ne les concernent pas. Les gens doivent rester calmes. Nous surveillons attentivement la situation. »
Un collectif de personnes ayant enterré leurs proches au niveau de Gabiro et ITIG affirme qu’il prévoit de descendre dans les rues de Goma d’ici jeudi pour réclamer justice.
Prosper HERI NGORORA