Le 1er août 2024, à la veille de la célébration du Genocost, le Collectif des mouvements citoyens et groupes de pression du Nord-Kivu a publié une déclaration à Goma exigeant la levée immédiate de l’état de siège instauré dans la province. Le collectif critique sévèrement cette mesure, la qualifiant d’échec cuisant dans la restauration de la sécurité, et accuse l’état de siège, en vigueur depuis plus de deux ans, d’avoir aggravé la situation sécuritaire.
Selon le collectif, l’état de siège, instauré pour contrer les menaces des groupes armés comme le M23, a entraîné une détérioration dramatique de la situation. Initialement, le M23 contrôlait seulement deux localités, Bunagana et Tshengerero. Aujourd’hui, plus de 50 % de la province est sous contrôle rebelle, paralysant les échanges commerciaux entre des villes clés telles que Goma, Butembo et Beni, et imposant des taxes lourdes sur une population déjà éprouvée.
En réponse, le collectif a lancé une campagne intitulée « NIPE AMANI NILIPE TAXE », appelant à la suppression des taxes perçues par la Direction Générale des Recettes du Nord-Kivu (DGRNK) et la Direction Générale des Recettes de l’Ituri (DGRPI). Les membres du collectif dénoncent la gestion inefficace et réclament une enquête sur les responsables de cette crise. Ils critiquent également la cacophonie au sein de la chaîne de commandement militaire et appellent à une plus grande transparence dans le traitement des détenus politiques.
Le collectif exhorte la population congolaise à l’unité contre les forces hostiles et à dénoncer tout mouvement suspect. Ils critiquent aussi les discussions de paix récentes à Luanda, affirmant que celles-ci n’ont pas pris en compte la réalité sur le terrain et demandent au gouvernement congolais de lancer des offensives pour reconquérir les territoires perdus.
À l’approche du 2 août, journée de commémoration des victimes du génocide, le collectif appelle à une journée de deuil, soulignant que la défense des terres congolaises est une responsabilité collective.
Cette déclaration met en évidence les frustrations croissantes des mouvements citoyens face à la situation sécuritaire et appelle à une réponse gouvernementale urgente pour rétablir la paix et la sécurité dans l’est de la République Démocratique du Congo.
Akam Katavali