Certains activistes des mouvements citoyens à Goma exigent l’annulation du concert de Fally Ipupa prévu le vendredi de la semaine prochaine, le 17 mai 2024, ici dans la capitale du Nord-Kivu. Bien que promu comme un concert humanitaire et caritatif selon les affiches des organisateurs, cette initiative rencontre une forte opposition de la part de ces militants.
« Ce concert ne devrait pas avoir lieu dans notre ville. En tant que Goma, nous sommes en état de sinistre, nous souffrons et ce n’est pas ici que Fally Ipupa devrait collecter de l’argent. On ne peut pas demander de l’argent aux victimes et ensuite organiser un événement où elles doivent payer. Fally devrait organiser ce concert caritatif en dehors de la province. Organiser un concert à Goma en ce moment et demander aux gens de payer 150, 200 ou 2500, nous pensons que cette ville ne mérite pas ce type de traitement. On dirait que la population est joyeuse alors qu’elle est étouffée par le M23. Fally Ipupa ne devrait pas venir extorquer de l’argent à cette population », a déclaré Josué Wallayi de la Lucha, l’un des opposants.
Cette controverse a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes remettent en question la pertinence d’organiser un tel événement dans une ville meurtrie par la guerre du M23.
D’autre part, Muyisa Hangi, activiste à Goma, estime qu’il n’est pas approprié de s’opposer au concert de Fally Ipupa N’simba, qui affiche sa solidarité envers les victimes de la guerre dans l’est du pays.
« Fally Ipupa utilise son art de chanteur pour dénoncer les crimes dont le Congo est victime à travers cette agression rwandaise. Je pense que tout le monde ne peut pas tout faire en même temps. J’ai entendu dire qu’il était en train de construire une école pour les victimes. Pour moi, il n’y a aucun problème si l’artiste est en parfait accord avec mes autorités pour que ce concert ait lieu, surtout s’il s’agit d’un événement humanitaire », a exprimé Muyisa Hangi.
Celui que l’on surnomme Aigle pourrait se produire dans un hôtel ici à Goma.