Dans une récente déclaration, le député honoraire Prince Kihangi a insisté sur ce qu’il appelle caractère inclusif des nouvelles institutions provinciales à mettre en place après la levée de l’état de siège au Nord-Kivu. Il a affirmé que la province ne devait pas être considérée comme une « propriété privée d’un quelconque groupe » et a appelé à une gestion participative et équilibrée. Ce message divulgué sur les réseaux sociaux, à première vue, semble prôner une meilleure représentation de toutes les communautés dans les instances de gestion de la province. Cependant, il a été vivement contesté par l’acteur politique et président du conseil politique du Rassemblement des Congolais pour la Démocratie (RCD/K-ML), Eddy Muhindo Mashua, qui a mis en lumière ce qu’il considère comme une confusion entre inclusivité démocratique et aspirations personnelles.
L’inclusivité selon la Constitution
Dans sa réponse, Eddy Muhindo Mashua rappelle que la gestion de la province du Nord-Kivu n’est pas une question de volonté individuelle ou de revendications basées sur des humeurs de groupes, mais doit se conformer à la Constitution de la République Démocratique du Congo. L’article 198 de cette Constitution stipule clairement que la gestion de la province repose sur deux institutions essentielles: l’Assemblée provinciale et le gouvernement provincial. Ces deux organes assurent, de manière collégiale, la gouvernance de la province, avec des représentants de tous les territoires du Nord-Kivu, garantissant ainsi une inclusivité institutionnelle effective.
Les institutions déjà inclusives
Eddy Muhindo souligne que tous les territoires du Nord-Kivu sont déjà représentés à l’Assemblée provinciale et au gouvernement provincial. Cette représentation garantit que chaque enfant du Nord-Kivu, peu importe son origine, participe activement à la gestion de la province. Selon lui, les élus, dont fait partie Prince Kihangi et ses acolytes, participent eux-mêmes directement à la gouvernance de la province. « Si Prince Kihangi et ses alliés sont membres de l’Assemblée provinciale, comment peuvent-ils prétendre qu’il manque une forme d’inclusivité dans la gestion de la province ? » interroge Eddy Muhindo, qui considère cette revendication comme exagérée et déconnectée des réalités institutionnelles.
La gestion démocratique et la démocratie comme principe fondamental
Pour Eddy Muhindo, il est crucial de rappeler que la démocratie repose sur des principes clairs: ce sont les élections qui déterminent les autorités appelées à gérer la province, et non la volonté d’un groupe ou d’une élite. En ce sens, la gestion de la province doit être soumise à la volonté du peuple et à la légitimité des institutions élues. Il rappelle que la Constitution, à travers les élections, définit les gouvernants légitimes, et toute contestation basée sur des critères extra-démocratiques est une remise en cause de la volonté populaire. « C’est dans l’urne et non dans les salons ou derrière des portes closes que se forge l’avenir politique de notre province », déclare-t-il.
Un appel à la responsabilité et à l’unité
Eddy Muhindo ne manque pas de souligner l’ironie d’une position qui semble valoriser l’exclusivité d’un groupe au détriment de l’inclusivité réelle. « Si l’un des membres de ce groupe n’est pas élu gouverneur, cela ne signifie pas que la gestion de la province manque d’inclusivité. La démocratie est un principe qui s’impose à tous, et non un outil pour assouvir des ambitions personnelles », conclut-il. Il interpelle également Prince Kihangi et ses partisans à réorienter leur combat vers des principes démocratiques, plutôt que de s’acharner à revendiquer des positions sur la base de groupes d’intérêts particuliers.
La question de l’avenir du Nord-Kivu
Pour Eddy Muhindo, la véritable inclusivité ne réside pas dans des revendications ou des luttes de pouvoir, mais dans l’unité de toutes les forces vives du Nord-Kivu autour de projets communs, de développement et de paix. Il insiste également sur la nécessité de dépasser les querelles de groupes pour bâtir un avenir commun, respectueux des principes démocratiques, tout en se conformant à la Constitution.
La gestion du Nord-Kivu ne doit pas se limiter à des revendications partisanes, mais s’inscrire dans un cadre démocratique et constitutionnel qui garantit la participation de tous les habitants de la province, sans distinction de groupe ou d’origine, tenant compte de la teneur de la loi congolaise.
Eddy Muhindo Mashua, acteur politique et défenseur des principes démocratiques, appelle tous les Congolais à se rallier autour des institutions démocratiques établies et à respecter la volonté du peuple pour construire ensemble un avenir meilleur pour le Nord-Kivu et la République Démocratique du Congo.
La rédaction