Cela fait maintenant plus de trois ans que les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont placées sous état de siège, une mesure censée résoudre la crise sécuritaire dans cette région de l’Est de la République Démocratique du Congo. Cependant, cette décision semble être un échec cuisant, n’ayant pas permis de mettre fin aux violences et aux massacres qui frappent la population locale.
La population réclame la levée de l’état de siège
Les habitants de ces provinces, qui souffrent depuis des années des effets d’une guerre interminable, appellent de plus en plus à la levée de l’état de siège. Récemment, une délégation gouvernementale venue de Kinshasa, dirigée par la Première ministre Judith Suminwa, s’est rendue sur place pour évaluer cette mesure. Lors de cette visite, la députée provinciale du Nord-Kivu, Kaswera Mulyangote Léonie, élue de Beni et disciple politique de l’honorable Jeanine Katasohire élue de la ville commerciale de Butembo, a exprimé une fois de plus le souhait de la population de voir cette mesure abandonnée. Elle l’a confié à BeroyaFM.net, soulignant que l’état de siège n’a pas apporté les résultats escomptés.
Un bilan désastreux
Faisant le bilan de l’état de siège, Madame Kaswera Mulyangote a souligné que cette mesure a échoué à sa mission principale : la sécurisation des populations. En effet, les groupes armés comme les ADF (Allied Democratic Forces) continuent de massacrer des civils innocents dans les territoires de Beni et de l’Ituri. De plus, c’est durant cette période que les mouvements rebelles du M23 ont gagné du terrain, occupant désormais plusieurs villages dans la région. Selon la députée, l’état de siège a contribué à un déséquilibre en détournant l’attention des véritables priorités, notamment la défense de la nation, et en éloignant l’administration civile de ses responsabilités.
Le rôle de l’armée et la nécessité d’un retour à l’administration civile
Kaswera Léonie a également exprimé des inquiétudes sur la gestion de l’état de siège, affirmant que ses responsables sont devenus plus bureaucrates qu’acteurs de la défense nationale. Elle appelle donc à un retour rapide de l’administration civile afin que les civils puissent reprendre le contrôle des affaires administratives et que les députés puissent exercer leur rôle de contrôle de la gouvernance. Selon elle, il est difficile de servir deux maîtres à la fois : l’armée ne devrait se concentrer que sur sa mission régalienne de défense, tandis que la gestion civile doit revenir entre les mains des autorités locales.
Appel à la solidarité nationale
Enfin, la députée exhorte la population à continuer de soutenir les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) pour lutter contre les ennemis de la paix. Elle espère que, grâce à cet appui, la paix tant attendue pourra enfin devenir une réalité dans la région de l’Est.
En somme, l’état de siège, instauré pour garantir la sécurité et restaurer l’ordre, semble avoir échoué à atteindre ses objectifs. La population réclame désormais un retour à une gouvernance civile, afin que l’armée puisse se concentrer sur sa mission principale: la défense du territoire national. La situation sécuritaire dans le Nord-Kivu et l’Ituri nécessite donc une réflexion sérieuse sur la gestion de la crise, afin d’offrir aux citoyens l’espoir d’une paix durable, a conclu l’élue du Nord-Kivu Kaswera Mulyangote Léonie encagée pour porter haut la voix de la population.
Emmanuel Kasereka