À Goma, des préoccupations grandissantes émergent alors que les élections approchent. Certains politiciens locaux appellent ouvertement la population à ne pas faire confiance aux candidats non originaires de la province. Ces discours, amplifiés sur les réseaux sociaux et désormais discutés dans des lieux publics tels que les bus et les rassemblements, suscitent l’inquiétude parmi les habitants de la ville.
Pour beaucoup, ces messages divisionnistes sont perçus comme une stratégie pour discréditer les adversaires politiques venant des provinces voisines et cherchant à établir une présence politique au Nord-Kivu. Certains résidents ont partagé leurs préoccupations, exprimant leur crainte que ces discours ne déchirent le tissu social d’une communauté qui a longtemps vécu en harmonie, sans discrimination ni division :
« Partout, nous entendons les gens dire qu’ils voteront pour tel candidat parce qu’il est de chez nous. Nous nous demandons ce que cela signifie. Les élections sont en train d’être tribalisées. »
« J’ai entendu ces discours se répandre. Ils sont à l’origine de la division entre les gens. Certains disent qu’ils voteront pour tel candidat car il est de leur région. Cela nous fait régresser. »
« Ces discussions existent et sont alimentées par certains politiciens. C’est quand ils ne peuvent pas présenter de bilan qu’ils commencent ces incitations. »
Selon l’article 120 de la loi électorale, les candidats aux élections doivent être de nationalité congolaise et jouir de la plénitude de leurs droits civils et politiques. Cependant, aucun texte de loi en RDC n’interdit aux ressortissants non originaires de se porter candidats aux élections nationales ou provinciales dans la circonscription où ils résident. Pour Augustin Muhesi, politologue, le plus important est de choisir des représentants capables de défendre efficacement les préoccupations des électeurs, qu’ils soient originaires de la région ou non :
« Dans notre pays, les élections ont souvent une connotation tribale ou ethnique, avec l’idée que l’on doit voter pour son frère ou un compatriote. Mais ce n’est pas parce que l’élu est originaire de la même ville ou du même village qu’il nous défendra mieux. Même quelqu’un qui n’est pas originaire de notre village peut s’approprier nos problèmes et les défendre efficacement. »
De nombreux observateurs encouragent donc les électeurs à choisir des candidats en fonction de leurs compétences et de leurs engagements plutôt que de leur origine, soulignant que c’est le choix de la population qui déterminera le futur de la nation pour les cinq prochaines années.
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