Malgré son mandat, la MONUSCO a souvent été critiquée pour son incapacité à protéger les populations civiles. Des massacres survenus à Beni en 2014 et 2016, où des centaines de civils ont été tués alors que la mission était présente, illustrent un désenchantement croissant au sein de la population locale.
La MONUSCO est accusée de passivité face aux attaques des groupes armés. En 2021, lors des offensives du groupe CODECO en Ituri, son manque d’action a exacerbé le climat d’insécurité et renforcé le sentiment que la mission ne remplit pas ses obligations.
Des allégations de corruption et de mauvaise gestion au sein de la MONUSCO ont également terni son image. Des rapports font état de détournements de ressources destinées à l’aide humanitaire, sapant ainsi la confiance envers l’organisation et affectant directement les populations vulnérables.
La présence de la MONUSCO a parfois généré des tensions avec les forces armées congolaises (FARDC). En 2022, des incidents violents ont éclaté entre les soldats congolais et les Casques Bleus, révélant une absence de coordination et une méfiance croissante entre acteurs locaux et internationaux.
La longévité et l’inefficacité perçue de la MONUSCO ont des effets psychologiques sur les Congolais. Le sentiment d’abandon face à une mission censée apporter sécurité et stabilité entraîne un désespoir croissant, poussant certains à se tourner vers des groupes armés pour assurer leur propre protection.
Il est impératif d’envisager un retrait progressif de la MONUSCO. Son bilan négatif entrave le développement d’une autonomie sécuritaire pour le pays. La présence continue d’une force internationale renforce l’idée que le gouvernement est incapable d’assurer sa propre sécurité, alimentant ainsi le mécontentement populaire.
De plus, cet afflux d’intervenants étrangers pourrait être exploité par des acteurs malveillants, créant un vide d’autorité nationale. Un retrait de la MONUSCO permettrait aux autorités congolaises d’assumer leurs responsabilités et d’engager un dialogue constructif avec les communautés locales, favorisant une approche adaptée aux dynamiques régionales.
La population exprime un sentiment d’hostilité croissant envers cette mission. Cette dynamique est révélatrice d’un échec stratégique qui devrait alerter les décideurs congolais. En rappelant que « la folie, c’est faire toujours la même chose en s’attendant à des résultats différents », il est essentiel que le gouvernement prenne conscience que la véritable sécurité de la RDC ne peut être assurée que par les Congolais eux-mêmes.
Pour garantir un avenir sûr et stable, le gouvernement congolais doit réévaluer sa dépendance envers les Casques Bleus et adopter une approche proactive centrée sur le renforcement des capacités nationales. Seule une telle démarche permettra à la RDC de faire face efficacement aux défis sécuritaires qui l’assaillent.
Kaleru Samuel