Entre janvier et novembre 2024, l’association des femmes des médias (AFEM) a documenté 18 cas d’atteintes à la liberté de la presse et de violations des droits des journalistes à Goma. Ce bilan inquiétant a été présenté dans le cadre du projet Une presse libre, professionnelle, inclusive et plurielle pour l’accès de différentes couches sociales à l’information fiable au Nord et Sud-Kivu, soutenu par l’ambassade d’Allemagne en RDC.
Ce projet a mis en lumière une série d’agressions croissantes, de menaces, et même d’un meurtre, visant 13 journalistes hommes et 5 journalistes femmes. Les attaques se sont intensifiées dans un contexte où la sécurité des journalistes est gravement menacée.
Lors d’une conférence de presse organisée au centre de presse de l’UNPC Goma, Madame Rose Mathé a détaillé les incidents. Parmi ceux-ci, on compte des menaces de mort répétées, des agressions physiques, des vols et des tentatives d’intimidation. Ces incidents révèlent une situation de plus en plus préoccupante où les journalistes à Goma, particulièrement ceux couvrant des sujets sensibles, sont confrontés à des menaces et à des violences quasi quotidiennes. Le manque de sécurité est exacerbé par la présence d’individus armés, parfois en tenue militaire, ce qui complique encore davantage leur travail et renforce le sentiment d’impunité des agresseurs.
En plus de la violence physique, l’atteinte à la liberté de la presse impacte directement le droit à une information libre et fiable. Les autorités sont donc appelées à appliquer strictement les lois protégeant les journalistes et à adopter des politiques de sécurité adaptées pour garantir un environnement de travail sûr. Les responsables des médias sont également encouragés à revoir les horaires de travail pour limiter les déplacements nocturnes et collaborer de manière plus étroite avec leurs équipes.
Les journalistes eux-mêmes sont invités à adopter des mesures préventives, telles que porter des identifiants visibles, éviter les zones à risque et respecter les normes éthiques et professionnelles. Il leur est également recommandé d’analyser les risques avant tout déplacement et de rentrer chez eux à des heures sûres.
Les défenseurs des droits humains jouent un rôle essentiel en sensibilisant la communauté au respect des droits des journalistes. En publiant régulièrement les cas d’atteintes à la liberté de la presse, ils contribuent à la construction d’une société où la liberté d’expression est respectée et protégée.
Il est important de rappeler que, entre janvier et novembre 2024, des incidents dramatiques ont marqué cette crise. Un journaliste de Radio UB FM a reçu des menaces sur plusieurs lignes téléphoniques, tandis qu’un autre, travaillant à Bora FM, a vu son domicile attaqué par des bandits armés. En septembre, Edmond Bahati, coordonnateur de Radio Maria, a été tragiquement assassiné par des individus non identifiés. Les femmes journalistes n’ont pas été épargnées, certaines ayant été agressées physiquement sur le terrain ou dans leur quotidien, simplement à cause de leur métier.
Face à ces graves violations, il est impératif de renforcer la protection des journalistes à Goma et au-delà, pour garantir le respect de la liberté de la presse et la sécurité de ceux qui œuvrent pour une information juste et impartiale.
Muliro Vainqueur Laurent