Depuis l’annonce du maintien de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUCO) par le gouvernement central cette semaine, la population congolaise exprime une vague d’indignation mêlée à une profonde déception. Cette décision intervient dans un contexte où les attentes de changement et de sécurisation du territoire étaient à leur comble.
La MONUCO, présente en RDC depuis plusieurs années, a pour mission principale de soutenir les efforts de pacification et de stabilisation dans une région secouée par des décennies de conflits armés, de violences ethniques et de violations des droits de l’homme. Ses actions comprennent le désarmement des groupes rebelles, la protection des civils et le soutien aux autorités locales dans l’établissement d’un État de droit.
L’annonce du maintien de la MONUCO a suscité une réaction immédiate et vive au sein de la population congolaise. Pour beaucoup, cette décision est perçue comme un signe de l’échec des autorités nationales à assurer la sécurité et la stabilité du pays malgré les ressources naturelles abondantes dont dispose la RDC. Les voix s’élèvent pour dénoncer une dépendance excessive vis-à-vis des forces internationales et un manque de volonté politique pour résoudre les problèmes endémiques qui minent le pays.
Les Congolais expriment un profond désir de voir les autorités nationales prendre en charge la sécurité du pays de manière autonome. Ils appellent à des réformes structurelles profondes, à une lutte effective contre la corruption qui gangrène les institutions, et à une meilleure gouvernance pour assurer le développement économique et social durable. La population demande également une transparence accrue dans les relations entre la MONUCO et les autorités locales, soulignant l’importance d’une coopération efficace et respectueuse des souverainetés nationales.
Malgré cette indignation, certains observateurs soulignent que la présence continue de la MONUCO pourrait être nécessaire à court terme pour éviter une escalade des violences et permettre la consolidation des progrès réalisés jusqu’à présent. Cependant, la priorité demeure de renforcer les capacités nationales en matière de sécurité et de développement afin que la RDC puisse un jour se passer de l’assistance extérieure.
Le maintien de la MONUCO en RDC continue de diviser l’opinion publique, entre nécessité d’assistance internationale et désir d’autonomie et de souveraineté nationale. L’indignation exprimée par la population congolaise reflète un appel pressant aux autorités nationales et à la communauté internationale pour redoubler d’efforts en vue d’une paix durable et d’un développement véritablement inclusif en République Démocratique du Congo.
Kaleru Samuel à Goma