Plusieurs jeunes appartenant à divers mouvements citoyens et groupes de pression sont descendus dans les rues de Goma ce lundi. Leur objectif était de dénoncer l’inaction des grandes puissances face aux massacres de civils dans la guerre opposant le M23 aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) dans le Nord-Kivu depuis plusieurs années. Cette manifestation devait initialement se dérouler jusqu’à Sake, sur la ligne de front, mais les manifestants ont été arrêtés au niveau de Mugunga par les services de sécurité.
Les manifestants affirment avoir été stoppés en raison d’infiltrations. Il est à rappeler qu’à Kinshasa, le ministre de l’Intérieur a recommandé aux habitants de ne pas attaquer les ambassades et consulats.
Vêtus de noir avec des bandeaux rouges autour de la tête, ces jeunes étaient visibles au rond-point des Cygnes, lieu de départ prévu. Brandissant des drapeaux des États-Unis, de l’Union européenne et de la France, ils scandaient des chants dénonçant la complicité de la communauté internationale dans l’insécurité régnant dans la province du Nord-Kivu, selon leurs propres termes. Certains estiment qu’ils devraient brûler ces emblèmes pour exprimer leur colère. Ils expriment leur soutien aux forces armées de la RDC en ces termes :
« Cette marche vise à inciter le gouvernement congolais à mettre fin à cette guerre qui perdure, à encourager nos Forces Armées de la République Démocratique du Congo et à appeler la population à résister contre les manœuvres dissuasives de l’ennemi, qui utilise la terreur et l’armée numérique pour perturber notre tranquillité. »
La marche a effectivement débuté. Des curieux, notamment des motards, se sont joints au mouvement. L’ambiance montait peu à peu. Cependant, arrivés à Mugunga, où se trouve le point de contrôle des FARDC, les manifestants se sont vus interdire la poursuite de leur route. C’est à cet endroit que les jeunes ont symboliquement brûlé les trois drapeaux avant de se disperser. Ils dénoncent le soutien présumé des États-Unis, de la France et de l’Union européenne au Rwanda, considéré comme un agresseur de la RDC par Kinshasa via ses supplétifs du M23.