Le Caucus des Élus du Nord-Kivu entre dans une nouvelle phase, marquée par une crise interne sans précédent. Dans un contexte politique et sécuritaire de plus en plus tendu, le président intérimaire de cette organisation, responsable de représenter les élus nationaux, a été officiellement destitué. Cette décision intervient dans un climat où l’état de siège, instauré pour restaurer la paix dans la région, fait l’objet de nombreuses interrogations concernant son efficacité.
Un nouveau comité de crise a été mis en place pour gérer le caucus durant cette période de transition. Ce comité est dirigé par l’honorable Élie Vahumawa, tandis que l’honorable Simisi Obed en assume la fonction de rapporteur. Leur mission principale est d’organiser des élections libres, démocratiques et transparentes au sein du caucus, dans le but de rétablir une gouvernance consensuelle et efficace.
Cette évolution intervient dans un climat de frustration croissante, notamment en raison de l’exclusion des élus des zones les plus affectées par l’insécurité – Beni, Butembo, Lubero et Rutshuru – des récentes missions d’évaluation de l’état de siège. De nombreuses voix au sein de la population et du corps politique se posent la question suivante : « Comment évaluer l’état de siège sans impliquer les représentants des territoires les plus touchés par les attaques des ADF et du M23 ? »
Dans une vidéo de présentation du comité, l’honorable député Élie Vahumawa critique vivement le président destitué pour ne pas avoir convoqué une réunion censée statuer sur la sélection des élus devant rejoindre la délégation conduite par la Première ministre, en mission dans le Nord-Kivu et l’Ituri pour évaluer l’état de siège. « Face à l’urgence et à la nécessité de remettre de l’ordre au sein du caucus des députés nationaux du Grand Nord-Kivu, le président du caucus est destitué avec effet immédiat. Un comité de crise, dont je suis le président, et l’honorable député Simisi Obed le rapporteur, est désormais mis en place à compter de ce jour », déclare-t-il dans la vidéo.
Les habitants des territoires concernés espèrent que ce nouveau comité de crise saura redonner une dynamique unifiée au Caucus des Élus du Nord-Kivu et impulser des actions concrètes pour faire face aux défis sécuritaires persistants dans la province.
Nzangura Kwavingiston